Lorsque l’on utilise sa moto au quotidien pour aller travailler, se déplacer ou partir en week-end la voiture reste souvent stationnée, parfois durant plusieurs semaines. On peut vite avoir l’impression de payer pour rien. Dans ce contexte, une question revient souvent : lorsqu’on roule majoritairement en moto, faut-il prendre une assurance auto tous risques ? La réponse dépend de nombreux facteurs, notamment la valeur du véhicule, son mode de stationnement, ou encore le niveau de tranquillité d’esprit recherché.
Rouler en moto est souvent un choix de passion, de praticité ou d’économie. Mais ce mode de vie modifie profondément votre rapport à la voiture, qui devient alors un véhicule secondaire, parfois même un simple recours de dernière minute. Pourtant, sur le plan légal comme sur celui des risques, il ne faut pas prendre votre assurance auto à la légère. Découvrons les avantages et inconvénients d’une assurance auto tous risques quand on est avant tout un motard régulier.
Rouler principalement à moto : qu’est-ce que cela change pour l’assurance auto ?
Lorsqu’un motard délaisse sa voiture au profit de son deux-roues, cela entraîne logiquement une baisse d’utilisation du véhicule. Moins de trajets signifie en principe moins de risques sur la route. Cela donne l’impression que l’on pourrait "alléger" la couverture auto, voire la supprimer. Mais les choses ne sont pas si simples.
A lire aussi : Qu'est ce qui est important en matière d'assurance ?
Un véhicule secondaire moins exposé… mais toujours assuré
Une voiture utilisée une fois par semaine ou moins semble logiquement moins exposée aux accidents. Pourtant, même à l’arrêt, les risques ne disparaissent pas : chute d’arbre, grêle, rayure, tentative de vol… Quand on est motard, on a souvent le réflexe de se focaliser sur sa moto, au point de parfois oublier ou sous-estimer ces menaces. Mais une voiture qui roule peu est loin d’être totalement protégée.
Légalement, une voiture doit rester assurée, même à l’arrêt
Il est important de rappeler que tout véhicule à moteur doit obligatoirement être assuré, même s’il ne roule pas. Que votre voiture soit stationnée dans la rue, dans un jardin ou dans un garage, une couverture au minimum est imposée par la loi. Le défaut d’assurance peut entraîner une amende de 3750 €, la saisie du véhicule et même une suspension de permis.
Risques spécifiques d’un véhicule peu utilisé (vol, incendie, dégradation)
Un véhicule à l'arrêt prolongé attire parfois l’attention. Dans certaines zones, cela augmente les risques de vandalisme ou de vol. De plus, un incendie de garage, une surtension électrique, ou des intempéries extrêmes peuvent provoquer des dégâts considérables. Sans assurance adaptée, vous devrez assumer seul tous les frais.
Que couvre une assurance tous risques pour une voiture ?
Une assurance tous risques est souvent considérée comme le niveau de protection le plus complet pour un automobiliste. Mais que recouvre-t-elle exactement ? Et est-elle encore utile lorsque la voiture est peu utilisée ? Voici un rappel essentiel avant de prendre une décision.
Rappel des garanties incluses
Une assurance tous risques inclut la responsabilité civile, mais également les garanties contre le vol, l’incendie, le bris de glace, les catastrophes naturelles, les actes de vandalisme, et surtout les dommages tous accidents. Cela signifie que même si vous êtes responsable d’un accident, ou si le responsable n’est pas identifié, votre assurance prend en charge les réparations.
Avantages en cas d’accident non responsable
En cas de sinistre non responsable avec un tiers non identifié (véhicule rayé, délit de fuite, collision sur parking…), seule l’assurance tous risques peut vous couvrir intégralement. Une formule au tiers, même avec options, ne suffira pas à vous indemniser. Cela peut vite représenter plusieurs milliers d’euros de réparations à votre charge.
Coût annuel moyen d’une assurance tous risques
Une assurance tous risques coûte en moyenne entre 600 et 1200 € par an selon la région, le modèle de voiture, votre bonus-malus et votre historique. Cela représente un budget conséquent, qu’il faut mettre en balance avec le risque réel et l’usage que vous faites de votre véhicule.
Faut-il passer à une assurance au tiers quand on est motard régulier ?
Réduire le coût de l’assurance auto est souvent une démarche logique quand la voiture reste stationnée. Mais est-ce réellement la bonne solution pour un motard ? Tout dépend des garanties que vous êtes prêt à perdre.
Évaluer les économies possibles
Passer d’un contrat tous risques à un contrat au tiers permet parfois de réduire de moitié votre prime d’assurance. Cela peut représenter 300 à 600 € économisés par an. Une économie non négligeable, surtout si vous avez plusieurs véhicules à assurer.
Comparer les niveaux de couverture
Cependant, les garanties d’un contrat au tiers sont bien plus limitées : elles couvrent uniquement les dommages causés aux autres. En cas de sinistre responsable, ou si personne ne peut être tenu responsable, vous ne serez pas indemnisé. Un mauvais calcul si votre véhicule a encore de la valeur ou si vous n’avez pas les moyens de le remplacer.
Risques en cas de sinistre responsable ou sans tiers identifié
Avec une assurance au tiers, vous devrez payer vous-même les réparations de votre voiture si vous êtes responsable d’un accident ou s’il n’y a pas de tiers identifié (stationnement, délit de fuite, etc.). Pareil en cas de tempête, d’inondation ou d’arbre tombé sur votre toit. Des scénarios rares, mais bien réels.
Cas pratiques : quand garder une assurance tous risques a du sens
Si vous êtes tenté de réduire votre couverture, il faut d’abord analyser votre situation personnelle. Dans certains cas, conserver une formule tous risques est bien plus judicieux qu’il n’y paraît.
Véhicule récent ou de valeur élevée
Si votre voiture a moins de 5 ans ou une valeur importante, il est préférable de conserver une assurance tous risques. En cas de sinistre, l’indemnisation sera à la hauteur de la valeur du véhicule. Remplacer une voiture coûteuse de sa poche peut vite devenir un gouffre financier.
Zone géographique à risques (vols, intempéries)
Si vous habitez en ville, dans un quartier exposé aux vols, ou dans une région à fortes intempéries (pluies, grêle, inondations), la formule tous risques reste pertinente. Elle vous protège face à tous ces aléas.
Véhicule prêté à des tiers ou utilisé occasionnellement
Si d'autres membres de votre entourage utilisent parfois votre voiture, le risque d’accident augmente. Mieux vaut une assurance tous risques pour éviter les mauvaises surprises, même pour un usage ponctuel.
Motards et assurance auto : les bonnes pratiques à adopter
Adapter son contrat auto à une vie de motard ne signifie pas faire des concessions sur la sécurité. Il existe plusieurs solutions pour payer moins cher tout en restant bien protégé.
Adapter son contrat à ses usages réels
Parlez à votre assureur de votre fréquence d’utilisation réelle. Certains proposent des contrats spécifiques pour les véhicules dits "peu roulants", avec des tarifs adaptés à un faible kilométrage annuel. D’autres incluent des réductions pour un usage exclusivement loisir ou occasionnel.
Penser à une déclaration de changement d’usage
Si vous ne vous servez plus de votre voiture pour le trajet domicile-travail, n’oubliez pas de le déclarer. Le passage à un usage "loisir" ou "week-end" peut justifier une baisse tarifaire. Certains assureurs y sont sensibles.
Négocier avec son assureur ou changer de contrat
Utilisez la loi Hamon à votre avantage. Une fois la première année écoulée, vous pouvez résilier à tout moment et changer d’assureur sans frais. Comparez les offres, demandez des devis en ligne, et mettez votre contrat en concurrence pour obtenir mieux au même prix — ou moins cher.
En conclusion, tout dépend de votre situation. Si votre voiture dort en garage sécurisé, ne roule presque jamais, et a une faible valeur, une assurance au tiers peut suffire. Mais dans tous les autres cas, conserver une formule tous risques reste souvent un choix plus sûr. Être motard ne dispense pas d’assurer correctement sa voiture — il s’agit simplement de trouver l’équilibre entre protection, budget et usage réel.